9 avr. 2008

Initiation veloski - 5-6 avril 2008

Week-end VELOSKI EN VANOISE
> 5-6 Avril 2008 <

Récit de l'organisation intégrale d'un week-end véloski ! 1 mois de débat, cogitation, réflexion, analyse, topotage ...


05 Mars
, discussion avec Seb et Julie, suite à un repas -un peu trop- arrosé :

-‘Donc on fixe le we du 04 Avril pour l’initiation, ça vous va?’
-hésitation notable ‘Mmmm……Ok, ok, va pour tenter l’aventure, soyons fous !’

C’est dans un mois, ça laisse encore le temps de se débiner, laissons faire….

26 Mars, rencontre de Jérôme à l’AMAP :

-‘Toujours OK pour le we du 05 Avril ?’
-‘Le 5 Avril ? Que se passe-t’il le 05 Avril ?’
-‘Ben si tu sais bien, avec Seb et Julie, … , tout ça …. Ça va être trop la classe !’
-‘Ah…. Euh… Oui oui ! On voit la météo et on se tient au courant !’

Oh purée ! J’avais oublié cette histoire moi ! Ouaip, enfin y’a le temps, on verra bien la semaine prochaine…..

1er Avril, premier d’une longue série de mail sur l’organisation du prochain we :

-‘Nous vous proposons donc un we en Vanoise, avec au programme un lever à 5h30, une montée au refuge de la Dent Parrachée le samedi, l’ascension de la Dent le dimanche, et retour à Grenoble dans la foulée’.
-‘Euh….. Vous êtes sûrs ???? C’est pas un Poisson d’Avril ?? Non parce-que vous avez lu Skitour ? Ah bon, vous lisez pas… (Private joke)
- ‘Non, parce-que bon, le samedi il fait beau, alors se lever à 5h pour monter au refuge, bof… Surtout que le dimanche, la météo n’a pas l’air top’
-‘Oui mais bon. Si on y va en train/vélo, on change d’approche, on prend son temps, et on sera très bien à la terrasse du refuge le samedi. Tu verras le véloski c’est trop classe, c’est super facile pour aller à Modane, et c’est l’occasion de faire une initiation !’
-‘Mmmm……..Et à 5 dans le train avec les vélos, ça le fait ?’
-‘Pas de problème ! La place c’est dans la tête ! On te montrera, c’est hyper simple !’

Je passe toutes les autres tentatives de débinage, la conclusion est la suivante :

-‘RDV vendredi à 16h50 à la gare de Grenoble. Arrivée Modane à 19h16. 900m de D+ pour atteindre le refuge de l’Orgère situé à 1930m (montée en vélo ou ski selon enneigement).

Samedi : boucle par le col de Chavière et le col d’Aussois pour rejoindre le refuge de la Dent Parrachée.

Dimanche : Ascension de la Dent Parrachée par la brèche de la Loza, puis col de la Masse pour rejoindre la vallée d’à côté et les vélos. Retour à Grenoble.’

-‘Bon ben d’accord, à vendredi alors’.

Je passe les 50 mails envoyés aux copines : ‘Non mais vous vous rendez compte 900m de D+ le vendredi soir, j’vais jamais y arriver ! Et puis on va rater le train ! Holalala, je suis stressée je crois !!’

Vendredi 04 Avril :

Vous m’excuserez pour ce récit un peu trop ‘chronologique’, mais parfois il faut un peu de rigueur pour bien comprendre comment une situation prévue, organisée et réfléchie, commence petit à petit à vous échapper complètement….

16h20 au boulot :

-‘J’me casse c’est le we ! Holalala, je suis stressée !’

16h35 à la maison :

-‘Allô ! Salut c’est Jérôme. Alors mon train pour rentrer de Moirans a été annulé, donc j’arrive dans 5 min seulement à la gare. Vous pourrez me passer vite fait mon billet de TER, je file chez moi et j’essaie d’avoir le train de 17h05. Puis sinon je vous rejoins plus tard’.

Ah… Bon…. Donc on sera 4 ce soir… Merde c’est pas lui qu’a l’apéro au moins ? :-)

16h50 à la gare de Grenoble :

-‘Allô ! Salut c’est Juju. Euh comment dire…. On est en retard….
-‘Ok, vous arrivez dans combien de temps, 5 min ?’
-‘…..On est encore à la maison….’
-‘Quoi ? J’entends rien !’
-‘…..On est encore à la maison….’
-‘ ?????????????????????????????????? Pardon ???’
- 'Oui mais pas de panique, on part tout de suite, on vous rejoint à Gières Université ! A tout' !'


17h15 à la gare de Gières :

-‘Allô Julie ? Dites, je vous ai pas vus monter dans le train, mais vous y êtes bien non ?’
-‘Euhh……..’

Ah ben non, ils n’y sont pas, puisqu’ils sont sur le quai d’en face en train de nous faire des grands signes !

18h à la gare de Chambéry :

-‘Je comprends pas, je viens de demander à la contrôleuse, et elle me dit qu’il n’y a pas de train pour Modane à cette heure-ci’

-‘Mais pourtant Seb et toi vous aviez bien regardé les horaires ?’

-‘ben oui…je comprends pas’

L’explication est pourtant simple : c’est à Montmélian qu’il fallait descendre, et non à Chambéry, pour que les horaires correspondent bien ! Et le prochain train est à 21h30 !

Et c’est à ce moment précis que j’ai commencé à croire au fameux Dieu des véloskieurs (tiens, Word ne connaît pas ce mot !) : ‘oui, la vie de véloskieur est rude et parsemée d’embûches, mais si tu te bats, que tu subis toutes les épreuves, que tu réussis malgré le poids du vélo, des sacoches et des skis à courir dans les escaliers te permettant d’accéder au quai d’en face (le train arrivant toujours sur le quai d’en face…), que tu arrives à caser 5 vélos surchargés dans un petit espace à vélo prévu pour 3 vélos, tout en laissant un espace de libre pour que le contrôleur puisse accéder au micro annonçant le retard du train, alors tu peux compter sur moi, le Dieu des véloskieurs, pour te soutenir dans ce combat juste et sans limite !’

Et effectivement, le train Chambéry-Modane annonçant un retard de 30 min, nous avons pu l’attraper à Chambéry : c’est un signe infaillible non ?

20h05 à la gare de Modane :

Nous sommes arrivés, le jour commence à tomber, le froid à se faire un peu sentir, mais le plus dur est fait : je peux déstressser !

Et effectivement, une fois sur le vélo, on est bien ! Valfréjus, sur le versant d’en face, nous offre même un feu d’artifice et une descente aux flambeaux, quel accueil !


22h30 au refuge de l’Orgère :

Après 300m de D+ à vélo, la route se transforme en une piste raide : impossible de continuer avec les vélos chargés. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : la neige n’est toujours pas là, malgré les 1350m d’altitude. Nous accrochons les vélos à un arbre, sous une bâche, chargeons les skis, chaussures et tout le bordel sur le sac, et c’est parti pour une montée sportive à pied dans la forêt : efficace vu la pente ! A 1850m, nous sortons de la forêt et traversons le hameau de l’Orgère et ses magnifiques maisons en pierre. Le ciel est tout étoilé, et la neige fait son apparition : on peut enfin chausser ! Vincent va pouvoir réaliser son rêve : faire du ski en short ! Puisque nous sommes toujours en tenue de vélo et qu’il ne reste que 100m pour atteindre le refuge, on ne va tout de même pas se changer ! Puis c’est quand même pas comme s’il faisait nuit et froid.



Explosion de joie en arrivant au refuge :

-‘Wahoo, c’est trop génial, c’est grand et puis on est tout seuls !’
-‘Trop la classe ce refuge, puis y’a de l’eau dehors ! Et puis du gaz ! Qui a le pinard ?’
-‘Youpi l’apéro !! (Petite précision : Vincent ne s’étant pas encore complètement remis de la privation de bière qu’il a malencontreusement subie suite à l’absence des responsables ‘apéro’ du jour, merci de ne pas aborder ce sujet délicat devant lui) ! Les dortoirs ont l’air trop bien ! ….Silence embarrassé …. Euh oui, bonsoir monsieur….S’cusez-nous…’

Nous ne saurons sans doute jamais qui nous avons réveillé en arrivant au refuge à cette heure tardive, puisque nos horaires décalés empêcheront nos routes de se croiser, mais excusez-nous messieurs pour le dérangement… La joie incontrôlée des jeunes aventuriers, sans doute ….

Au menu du soir : soupe, semoule et saucisses de Morteau, le tout accompagné d’un vin de Blaye ! Ben oui c’est comme ça, des fois on ne trouve que des saucisses de Morteau et pas de diots, pas la peine de nous regarder de travers parce que c’est pas très local !

Et enfin, à minuit, on peut aller se coucher pour se remettre de nos émotions, en se demandant ce qui nous attend pour le lendemain….


Samedi 05 Avril :

C’est pas de ma faute, c’est Seb ! Il m’a dit le changement d’approche c’est comme ça, il faut prendre son temps ! Alors moi je raconte, je raconte, je prends mon temps !

Lever matinal, à 6h, pour avoir bien le temps de manger ses tartines beurre/confiture. Surtout qu’on est que 3 pour manger le petit dèj pour 5, donc faut plus de temps. La journée s’annonce bien ensoleillée. A 7h15 nous voilà partis pour notre aventure du jour, en direction du Col de Chavière. Après 300m de montée sur une pente un peu raide, avec nos couteaux rassurants, la pente se radoucit. Un troupeau d’une dizaine de chamois nous précède, plus adroits et rapides que nous ! Nous dépassons la splendide Aiguille de Doran, et continuons notre longue marche vers le col. C’est qu’il y en a de la distance ! Mais nous sommes seuls dans le vallon, il fait beau, et Seb me chuchote à l’oreille que nous ne sommes pas pressés.




Nous croisons un randonneur solitaire au col, qui arrive du vallon de Pralognan. Quel scandale : pas moyen d’être tranquille en montagne !



Surprise à la descente, la poudreuse est bien là ! C’est vrai que c’est une descente Nord, mais tout de même, nous n’en espérions pas tant !

La descente est donc bien appréciée, un peu trop courte à notre goût…


Ensuite c’est un grand plat face au Mont-Blanc qui nous attend, puis la remontée jusqu’au col d’Aussois et la Pointe de l’Observatoire, à 3100m d’altitude. Heureusement qu’on commençait à fatiguer et à avancer lentement, ça a laissé le temps à la neige de reprendre tranquillement une consistance plus douillette pour notre descente en versant sud.

Le vent nous empêchant de profiter d’une pause pique-nique pourtant bien méritée, nous décidons d’aller visiter le refuge du Fond d’Aussois. Le gardien-guide (Tim) est de promenade avec un groupe, c’est donc la gardienne-stagiaire qui nous accueille, arrivée le matin même pour le we. L’odeur des gâteaux frais nous chatouillant le nez, nous proposons tout naturellement nos services pour tester et valider la recette avant le service des clients du soir, peut-être pointilleux ? Merci encore de nous avoir cédé 2 tranches de ce gâteau à l’ananas, délicatement trempé dans le café, c’était un régal !

Bon c’est pas le tout, mais faut songer à remonter au refuge de la Dent Parrachée maintenant, on va voir si Seb et Julie sont arrivés !

Allez, ne laissons pas durer indéfiniment le suspens : Seb et Julie sont bien arrivés au refuge, mais à 19h40, alors que nous ne les attendions plus ! En plus de leur fatigue après leur périple de plus de 2000m de D+, ils devront subir toute la soirée (et peut-être leur vie durant !) les moqueries de Franck, le gardien de la Dent Parrachée : ‘ils sont où ceux qui font la traversée de la Vanoise avec leur carte Michelin ?’




Quant à nous, nous passerons une excellente soirée au refuge, où nous retrouvons les 5 copains arrivant d’Aussois. Nous aurons le temps de profiter de la terrasse ensoleillée avec vue sur le col de la Masse, étape du lendemain, et surtout d’écouter les innombrables et totalement improbables (mais vraies ?!) histoires de Franck, dont nous attendons avec impatience la publication !


Seb, c’était trop fort ton coup des suisses au refuge (on a tout notre teeeemps) ! Racontes comment tu as fait ???

Dimanche 06 Avril :

Comme prévu, la météo :
grand-soleil-avec-un-indice-de-confiance-de-3-sur-une
-échelle-de-5
est pourrie (ou plutôt différente dixit Franck le gardien) : beaucoup de vent, de la neige : on peut aller se recoucher, cool ! Tant pis, on reviendra pour la dent Parrachée.

A 9h, devant l’accalmie évidente, nous nous décidons à partir. D’abord emmitouflés dans nos gore tex, puis en polaire, et enfin en tee-shirt, nous entamons la montée vers le col de la Masse. Nous ne trouvons aucun chamois dans le SAC (Spot à Chamois) de Seb, mais un beau gypaète nous survole peu de temps après. Pendant que nous nous acheminons pas à pas (j’en fais trop là ?) vers notre objectif du jour, le groupe de Tim (vous avez suivi ? c’est le gardien du Fond d’Aussois) fait voler la poudreuse devant nous, et les nuages se dissipent pour laisser place à un grand soleil.


Au col de la Masse nos chemins se séparent : un groupe redescend vers Aussois (je suis sûre qu’elle était même pas si poudreuse la poudreuse en fait !....), tandis que nous basculons sur le versant ouest pour rejoindre nos chères bicyclettes. Décidément il n’y a jamais personne dans ce vallon, juste quelques chamois égarés ! Le début de la descente est en neige dure, la fin en moquette bien agréable. Le slalom entre les arbustes et les sapins est bien sympathique, c’est cool le ski !

Nous repérons un gros rocher qui ferait une table de pique-nique idéale. Ça tombe bien Seb et Julie ont l’apéro avec eux cette fois : bières/pistaches, ça le fait bien dans ce cadre!



Eux sont montés par la 2e route, celle du Col. Nous repartons donc chacun vers nos vélos, avec l’espoir (insensé J ) de se retrouver à Modane.

Les maisons en pierre sont belles aussi, de jour ! La descente à pied est rapide, mais se rappellera à notre bon souvenir les jours suivants (Aïe les cuisses !!). Nos vélos sont toujours sagement accrochés, et c’est avec plaisir que nous les retrouvons, histoire de nous décharger le dos. C’est trop bon de tout poser, de se rafraîchir à la fontaine du village, et de se mettre en short !


Les manip’ d’accrochage de skis et de sacs sont bien maîtrisées après l’entraînement de vendredi : les chasseurs du village sont impressionnés !


A 15h30 nous sommes attablés à la terrasse de Modane, à attendre les 2 retardataires, dont Seb avec son nouveau jouet (son tricycle) et sa remorque. Heureusement qu’il y a du soleil, parce que Modane pourrait bien être une ville déprimante sinon !





A 16h24 nous sommes dans le train, en route pour Grenoble. Pas de problème pour caser les vélos, on a droit à un beau TER tout neuf avec plein de place pour les vélos ! Puis le dimanche y’a moins de monde que le vendredi, pas de doute ! Nos descendons bien sagement à Montmélian pour le changement.


Il y a ¾ d’heure d’attente avant le prochain train, mais on a tout notre temps ! Vincent s’amuse comme un fou avec le tricycle de Seb (Etonnant, lui qui déteste le vélo). Il se verra donc réprimandé par le contrôleur SNCF, via le haut parleur : ‘pas le droit de faire du vélo dans l’enceinte de la gare’ !!!

Monsieur le contrôleur, c’est pas comme si on était tout seuls à Montmélian avec ¾ d’h d’attente et pas l’ombre d’un bar ou d’un journal à dévorer, personne autour, et un joli espace parfait pour tourner en rond avec le tricycle de Seb !!! Non mais quand même, on dérange qui là ? Puis tu peux pas te déplacer au lieu de nous parler par haut-parleur ??!

Le train pour Grenoble arrive : pas vraiment de place pour 5 vélos dans l’espace prévu à cet effet, tant pis on se répartit entre 2 entrées. Avec Vincent on choisit la mauvaise, celle du contrôleur : ‘vous êtes vraiment des faux sportifs, vous devriez plutôt rentrer à Grenoble à vélo’ !!!!!!!!!!

A 19h15, nous voici de retour au point de départ. On arrive même à traverser les voies en suivant des contrôleurs, ce qui nous évite la problématique ‘descente-remontée’ de l’escalier avec le bazar !

Voici donc le looooooooooong récit d’un premier we en véloski. (bravo à ceux qui ont atteint la fin !)

En conclusion :

>> le véloski ce n’est pas toujours facile, il faut du temps, il faut bien choisir sa course (et ses amis :))) :lol: ...). Peut-être que pour les 300m de D+ sur le vélo, ça ne valait pas la peine et qu’à pied ça aurait été aussi bien, sans le tracas du vélo dans le train.

>> le train c’est tellement bien, que maintenant que j’ai les horaires, j’ai décidé d’aller travailler à Montmélian !


Récit : Amanda